Se mirer indéfiniment, se regarder point par point, s’admirer détail par détail, devant une porte ou une fenêtre vitrée, se tourner et se retourner sur soi-même, se détailler de haut en bas et de bas en haut, s’admirer dans le rétroviseur de sa voiture ou de son engin, se contempler à travers un nombre impressionnant de selfies, etc…Finalement, il y en a que pour soi et pour personne d’autre!
À ce stade, l’amour est débordant, dégoulinant et exagéré! Comment interpréter cette tendance?
On nous a déjà appris, ne serait-ce qu’une seule fois qu’il fallait s’aimer soi-même pour cultiver l’estime personnelle, pour accepter sa personnalité, pour réussir dans presque tout ce qu’on entreprend. Respecter ce conseil à la lettre nous emmène souvent à écrire fièrement en statut ou autre part: « I love myself. ». C’est bien de s’aimer, de s’auto-apprécier, de se choisir avant les autres parfois, seulement, jusqu’à quelle limite faut-il s’aimer?
Vous a t-on déjà dit que s’aimer démesurément peut virer vers une glissade accidentelle sur une grosse flaque d’eau?
En lien avec cette description de l’amour trop concentré sur soi, on parle directement de « Narcissisme. » ou de « Trouble de la personnalité narcissique. ». C’est un comportement qui se manifeste par un trop-plein d’amour pour sa propre personne. Imaginez un peu quand on parle d’amour obsessionnel entre deux personnes et transférez cette « Folie amoureuse. » sur vous-même! Le résultat peut entraîner des dérives dans le relationnel avec les autres.
En psychologie, le Narcissisme, c’est l’amour excessif (De l’image.) de soi, associant survalorisation de soi et dévalorisation de l’autre, habituel chez l’enfant, courant chez l’adolescent et compensatoire chez l’adulte.
Quitter l’aspect psychologique pour ralier l’histoire associe le narcissisme à cette légende à propos de Narcisse, un jeune homme de la mythologie grecque gratifié d’une grande beauté physique et qui après s’être aperçu dans l’eau est tombé amoureux de son propre reflet. C’est un peu abusé n’est-ce pas?! (Confère l’image illustrative ci-dessous pour matérialiser cette scène. Crédit photo: 123RF.)
Se célébrer au point de s’extasier devant sa propre beauté, se qualifier continuellement en prenant le risque d’oublier les autres ne rends service à personne. En effet, l’habitude narcissique finira par perdre le sujet qui en souffre puisque du haut de son trône, il se verra toujours plus beau, plus fort, plus grand, plus intelligent et plus important que ses semblables. Il versera dans l’individualisme et cette attitude lui coûtera bien des avantages, la considération et l’amour de ses vis-à-vis.
Le narcissique restera confortablement assis dans sa petite bulle, solitaire dans son imagination, il s’enfermera dans son merveilleux monde d’illusions et sans forcément le vouloir, éloignera de lui toutes les personnes qui ont essayé de l’approcher, de s’intéresser à lui. Il se retrouvera seul et lorsqu’il se rendra à l’évidence (Une seule hirondelle ne fait pas le printemps.), le réveil sera brutal et pénible. Aïe!!!
Être narcissique dans une société où l’union fait la force, dans un environnement où l’entraide et la solidarité doivent être de mise, dans un monde où une histoire d’amour ne se vit pas seul mais à deux, dans un pays où en famille comme en entreprise il faut se serrer les coudes pour tenir bon, dans un milieu où parfois, « Min dé dji djin min dé non gbon bo non gnin nou dé! », entendez littéralement: « On passe sur quelqu’un pour devenir quelque chose. », c’est faire un mauvais casting, pour ne pas dire un mauvais choix.
En effet, pendant qu’une fête bat son plein et qu’il y a un monde fou qui s’amuse, qui veut se la jouer narcissique et prendre tous les invités de haut en s’abstenant de se mélanger à la mêlée? Qui sous prétexte qu’il s’aime excessivement veut paraître comme le plus important en attirant toutes les attentions sur lui alors qu’il est en réunion au cœur d’une entreprise? À force de se la ramener et de croire mordicus qu’on est le centre de la terre, on finit par devenir aussi insignifiant qu’un ver de terre.
C’est conseillé. C’est bon pour le moral, il faut s’aimer soi-même, s’accepter tel qu’on est, se valoriser, penser à soi et tout ce qui va avec mais de grâce, il serait plus raisonnable de couper les ponts avec l’égocentrisme. Aller doucement sur le dosage de l’amour afin de ne pas ennuyer le monde et surtout, pour éviter de s’étouffer soi-même avec cet amour gigantesque est vivement recommandé. « C’est quel amour?! Nan man vo! » a chanté l’artiste béninois Nikanor qui, il faut le reconnaître a raison sur toute la ligne! (Si) Trop d’amour tue l’amour….Se surestimer, n’en parlons pas!
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Anita MARCOS
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