Tout d’un coup, sur un mouvement d’humeur, sur un coup de tête, pour une broutille, un mécontentement ou après de longues réflexions, ils se fâchent, piquent une colère noire, reconsidérent leur position ou leur camp, préfèrent aller voir ailleurs et pour plusieurs autres raisons, ils prennent leurs cliques et leurs claques, ferment la porte derrière eux et abandonnent ainsi le navire, c’est-à-dire leur parti politique d’origine. Cette manière de se déplacer à tous azimuts pour quelques acteurs politiques est très clairement appelée transhumance ou nomadisme politique.
Transposée en effet à l’activité politique, elle renvoie à « l’attitude d’un acteur politique qui pour une raison ou pour une autre, décide de quitter son parti pour rejoindre un autre tout en se réservant la possibilité d’y retourner ». Tiens donc! Aller du côté ou le vent souffle favorablement puis revenir quand la tempête (pur fruit de l’imagination peut-être) s’est arrêtée? Un peu comme si les partis politiques vers lesquels ils migrent étaient parfaits et ne présentaient aucune faille ou défaillance.
Sans vouloir faire des insinuations, à quelques mois de la tenue de l’élection législative de 2023 au Bénin, le nomadisme ou la transhumance politique en plus d’être devenu une actualité, ressemble à un devoir dont il faut obligatoirement rendre une copie irréprochable. Les uns et les autres agitant comme un drapeau des arguments qu’ils jugent fondés, s’en donnent à cœur joie.
« Au Sénégal, la transhumance, c’est tout un art » titraient les journalistes Mehdi BA et Marie TOULEMONDE en tête de leur article paru le 23 Décembre 2020 dans le magazine « Jeune Afrique ». Comment interpréter ou qualifier cette attitude devenue récurrente au Bénin? Notre pays serait-il en train de passer maître dans cet art?
Cet « art » qui bien que représentant pour certains l’expression même du principe démocratique, la liberté des choix, peut dans un autre sens s’avérer être dangereux pour la stabilité de la politique de développement d’une nation. Sinon comment comprendre par exemple qu’au Sénégal toujours, en 2015, Souleymane NDENE NDIAGNE, dernier premier ministre d’Abdoulaye WADE ait soutenu farouchement:
« ils doivent être exécutés! Les transhumants doivent être fusillés. Ce sont des traîtres…..Moi je préfère mourir que de faire ça! » et que deux ans plus tard, sans avoir froid aux yeux, il revienne dire: « Après mûre réflexion, j’ai donc décidé de serrer la main tendue par Macky SALL. J’accepte avec mon parti, l’Union Nationale pour le Peuple, de participer à élargir la majorité présidentielle ».
C’est de ce niveau de revirement à toute vitesse, sans remords, sans vergogne, ni regards en arrière qu’il s’agit. Les arguments avancés tant pour quitter un parti que pour en intégrer un autre ne sont pas toujours logiques et solides. On se demande bien jusqu’à quand cette manière de faire pourra durer quand on sait qu’elle fragilise l’engagement politique à la base et le désir des jeunes de militer également? Les soi-disants problèmes qui sous-tendent ces déplacements et changements ne peuvent-ils pas être réglés à l’amiable ou à l’interne?
En effet, cette manie qu’ont des acteurs politiques de transhumer intempestivement remet en cause la question du vrai engagement politique et des convictions puis également des réelles motivations des uns et des autres à embrasser une carrière politique. Que perdent-ils à rester au sein du parti politique qu’ils ont eux-mêmes choisi pour essayer de corriger les préoccupations majeures? Ailleurs, tout ne sera pas toujours rose. Confrontés aux difficultés inhérentes à la vie au cœur d’un parti politique, prendront-ils leurs jambes à leur cou une énième fois?
« Les mêmes causes produisent les mêmes effets » dit-on souvent. Qu’en est-il des mêmes comportements? Puisque si l’acteur déserteur n’est pas lui-même un modèle de fermeté, ses mauvaises habitudes ne lui permettront pas de demeurer dans le nouveau parti politique « Terre d’oasis ». Il sera vite rattrapé par sa seconde nature, décidera de changer « encore » de parti politique et ainsi de suite. Un véritable parcours politique instable et indigne de confiance fera sa réputation; Malheureusement, ce n’est pas après ce prototype d’homme politique que le monde court.
Des convictions, des principes, des valeurs telles que le respect de la parole donnée et de l’engagement politique, de la foi, de la rigueur, du sérieux, etc…font un acteur politique crédible. S’y dérober en évoquant des raisons légères, fallacieuses et pas valables n’est pas responsable et encore moins patriote.
À titre de rappel, le mot transhumance dans son premier sens signifie « Le déplacement saisonnier d’un troupeau en vue de rejoindre une zone où il pourra se nourrir, ou déplacement du même troupeau vers le lieu d’où il était parti » ou encore, « Le déplacement des ruches d’un lieu à l’autre pour suivre la floraison »…
Anita MARCOS.
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