Togo | Quel sort pour les marchés dans notre pays qui brûlent !? Un citoyen « appel à la responsabilité publique et à la solidarité citoyenne vis-à-vis des victimes »
Onze (11) ans, jour pour jour, après le drame révoltant des incendies criminels des marchés de Kara et de Lomé, un nouvel incendie vient de ravager le marché de Agoè Assiyéyé ce jeudi 21 décembre 2023.
Pourquoi les marchés, véritables poumons de l’économie togolaise, sont-ils la cible régulière d’attaques et de destructions (accidentelles ou criminelles) ?
Comment comprendre l’impuissance des autorités publiques togolaises à identifier les auteurs et/ou les commanditaires de ces crimes économiques afin de les traduire en justice ?
Pourquoi les organismes publiques de gestion des marchés n’ont-ils pas pris des mesures appropriées (renforcement de la surveillance, protection civile, aménagement anti-incendie, etc. ) pour éviter la répétition des drames économiques, sociaux et humains causés par ces incendies (accidentels ou criminels) ?
Que vont devenir, maintenant, ces milliers de commerçant(e)s qui ont perdu leurs marchandises (achetées ou fabriquées grâce aux prêts bancaires à des taux d’intérêt usuriers) en même temps que leurs activités économiques, sociales et revenus professionnels ?
Les victimes des incendies successifs de marchés (à Kara et à Lomé) devraient s’organiser en collectif, appuyé par un collège d’avocats volontaires, pour réclamer et obtenir des réparations aux dommages économiques et moraux subis.
La suspension voire l’annulation (contre remboursement par l’Etat togolais) des prêts professionnels contractés pour acheter des marchandises et mobiliers, parties en fumée par négligence, est une mesure urgente et nécessaire à prendre en faveur des victimes.
Lorsqu’on imagine que, faute de moyens, aucune des victimes n’a souscrit à une assurance incendie, il va sans dire que les commerçant(e)s qui ont perdu leurs marchandises, leurs mobiliers professionnels, leurs billets de banque (en caisse), etc. partiront grossir les rangs (déjà épais) des Togolais dont la misère et la souffrance sont indicibles.
En cette période de fin d’année où des millions de consommateurs togolais tirent le diable par la queue (pour se nourrir décemment), l’incendie du marché de Agoè Assiyéyé va sûrement provoquer des augmentations des prix des denrées de première nécessité pour l’effet des pénuries ou de spéculations.
En attendant que les autorités publiques togolaises prennent leur entière responsabilité dans ce nouvel drame, puisse les mécanismes de solidarité citoyenne permettre aux victimes et à leurs familles de passer des moments de fin d’année à l’abri du dénuement, de l’indifférence et de l’indigence.
Kokou Philippe AMÉDODJI