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[On-Doit-le-Savoir] Qui était la « Mama Afrika » MIRIAM MAKEBA ?

Miriam Makeba, née le 4 mars 1932 à Johannesbourg en Afrique du Sud et décédée le 9 novembre 2008 à Castel Volturno en Italie, est une chanteuse d’ethno-jazz et une militante politique sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960, puis algérienne en 1972.

Elle est parfois surnommée « Mama Afrika ». Contrainte à l’exil pendant une trentaine d’années, elle parcourt le monde et multiplie les succès musicaux. Elle devient surtout une des voix contre l’apartheid et pour la fierté du continent africain. Elle rentre en Afrique du Sud en 1990.

La diva a appelé au boycott de l’Afrique du Sud devant les Nations unies.

Elle reçoit de nombreux soutiens, dont ceux de Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré, Amílcar Cabral ou encore Eduardo Mondlane. Elle chante en zoulou, en xhosa, en tswana, en swahili, en portugais et en arabe (Ana hourra fi aljazaier pendant les Jeux africains de 1978 à Alger en Algérie).

Ses mélodies chantent la tolérance et la paix. Elle vit aux États-Unis (où elle s’engage avec le mouvement des droits civiques contre la ségrégation raciale), en Guinée, en Europe et devient un des symboles de la lutte anti-apartheid. En Tanzanie, l’enthousiasme avec lequel le président Julius Nyerere lui remet un passeport lui donne pour la première fois cette impression de ne pas être une Sud-Africaine mais d’être une Africaine

En 1966, Makeba reçoit un Grammy Award pour son disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense. Son mariage en 1969 avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael, chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux États-Unis. Elle s’exile à nouveau et s’installe en Guinée.

En septembre 1974, elle joue au festival Zaïre 74, organisé à l’occasion du combat entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa. En 1977, elle participe au FESTAC 77, un festival des cultures et arts noirs et africains qui se tient à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays

Elle se sépare de Carmichael en 1978 et en 1980, dans ce pays où la polygamie est légale, devient la deuxième épouse de Bageot Bah, un Guinéen influent, directeur à la Sabena. Elle reprend ses tournées internationales, notamment avec le Ballet de Guinée. En 1978, lors des Jeux panafricains d’Alger, elle interprète en arabe la chanson Ifriqyia

Après la mort du président guinéen Ahmed Sékou Touré, le coup d’état de Lansana Conté en 1984, et la mort de sa fille Bongi, en 1985, des suites d’une fausse couche, Miriam Makeba part vivre à Woluwe-Saint-Lambert, dans la banlieue de Bruxelles. Poursuivant ses engagements, elle consacre des chansons à Patrice Lumumba, Ahmed Sékou Touré, Malcolm X ou Samora Machel

En 1987 Miriam Makeba rencontre à nouveau le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l’album Graceland. Peu après, elle publie son autobiographie Makeba: My Story.

Miriam Makeba est décorée par la France au titre de Commandeur des Arts et Lettres en 1985 et devient Citoyenne d’honneur 1990. En 1990, Nelson Mandela la persuade de rentrer en Afrique du Sud. En 1992, elle interprète le rôle de la mère (Angelina) dans le film Sarafina ! qui raconte les émeutes de Soweto en 1976. En 2002, elle obtient le Prix Polar Music (la même année que Sofia Goubaïdoulina).

Miriam Makeba a toujours rêvé d’une grande Afrique unie. Pour son pays, elle exhortait ses frères noirs au pardon : « Il faut nous laisser grandir. Les Noirs et les Blancs doivent apprendre à se connaître, à vivre ensemble. »

En 1999, Miriam Makeba a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Elle annonce en 2005 qu’elle met fin à sa carrière, tout en continuant à défendre les causes auxquelles elle croit. Elle décède le dimanche 9 novembre 2008, à l’âge de 76 ans, à Castel Volturno (Province de Caserte, Italie) des suites d’un malaise, à l’issue d’un concert de soutien à l’auteur de Gomorra, Roberto Saviano, traqué par la Camorra,

Le Prix international Miriam Makeba récompense la créativité artistique dans le continent africain

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