Libre Pensée/Le « civisme » aurait-il quitté le sang togolais ?
Non-respect de l’Autorité publique, violation du code de la route, transformation des places publiques en dépotoirs, manquement aux devoirs citoyens, non-respect de la loi; Sur les réseaux sociaux, les débats ou commentaires sont truffés d’injures, de diffamations… La bonne éducation, l’esprit de discernement ou le bon sens, et même l’intelligence manquent chez certaines personnes. C’est là, une face que présente le citoyen togolais de nos jours.
La politique aurait tout gâché, se dit-on, car restant l’un des facteurs clés ayant conduit à la dégradation de l’esprit de citoyenneté.
Les efforts déployés par les uns et les autres afin de redonner une certaines valeurs citoyennes à la population, n’en sont que « vains ». L’éveil citoyen est indispensable pour un réel ancrage d’une démocratie basée sur des valeurs civiques, intellectuelles qui convergent les citoyens au progrès et à l’épanouissement collectif.
Nous étions encore à la veille des années 1990 quand le Togo rayonnait encore par l’éclat de ses rues aussi propre que possible, l’unité nationale dans le moral de tous, la soumission à l’autorité et l’image d’un citoyen fier laborieux pour son bien-être et de son entourage. Mais le vent de la démocratie l’aurait-il brisé sur son passage ? Puisqu’au lendemain rien n’est plus au rendez-vous ; la destruction des édifices publics lors des mouvements d’expression d’humeur, appels de certains leaders au non-respect de l’ordre publique, la violation des feux tricolores et autres disposition du code de la route, le boycott des appels des gouvernants à des actions citoyennes et la radicalisation contre toutes actions du gouvernement bonne ou mauvaise au prix de la divergence d’appartenance politique.
« Au temps d’Eyadéma, il n’y a vais pas ça », « les jeunes d’aujourd’hui adoptent des comportements que nous ne faisions pas à notre temps…», nous confie l’un des chefs de quartier du canton d’Aflao-Gakli qui a préféré l’anonymat. « Un citoyen qui viole un feu rouge et fait un accident ou qui jette des ordures dans les caniveaux et fait prospérer des maladies ne se fait-il pas du mal à lui-même ? Pourquoi ne pas entretenir sa case pour éviter les maladies ?», se questionne-t-il.
« Le civisme et le devoir du citoyen font partie des valeurs cardinales du développement du pays », disait le président de la délégation spécial de la préfecture du Golfe 5, ABOKA lors d’une sensibilisation.
La vie citoyenne est liée au savoir-faire des acteurs sociaux dans un monde éducatifs bien structuré.
Ainsi, malgré les stratégies et actions développées par le gouvernement, l’on est loin de développer à nouveau des comportements dignes d’un citoyen éduqué et engagé à la construction de la cité.
En effet, conscient de l’importance du civisme, l’éducation civique et citoyenne est devenue la Clef de lutte pour les acteurs pour doter, créer et consolider chez l’individu la citoyenneté qui requière un ensemble de compétence, un outil majeur pour participer à la vie sociale et politique.
Face à cette situation, plusieurs pratiques sont élaborées par le gouvernement en matière de l’éducation à la citoyenneté avec l’instauration des cours d’éducation civique et morale dans les établissements scolaires, les campagnes de sensibilisation des organisations de la société civile, la création des rubriques consacrées à la citoyenneté dans les médias, l’organisation et la mise en place d’une journée de propreté pour l’éveil du citoyen à la vie citoyenne dénommée ’’Togo-propre’’ incitant au respect de la propreté de l’environnement, l’élaboration des document sur l’éducation à la citoyenneté afin de donner une bonne formation en vue de la correction, un tant soit peu, de la vie en société qui découle sur l’incivisme.
Mais les avis sont partagés sur les raisons de la recrudescence de ces actes inciviques. Pour certains analystes, ces comportements sont liés aux discours et aux actions des politiques qui ne respectent pas leurs engagements et oublient le Peuple. Et ce n’est qu’une riposte de quelques citoyens. Le non-respect des lois et dispositions par le gouvernant en fait partie. La défaillance dans les stratégies de gouvernance et surtout de communication à amener les citoyens à suivre l’action gouvernementale en reste aussi une raison. Et l’opposition en est aussi taxée de responsable dans cette situation. Elle a souvent, au prix des clivages politiques, appelé aux boycotts, à la destruction des édifices publics, à l’affrontement de l’Autorité.
La situation a atteint un niveau ! Faudrait-il l’avouer si les uns et les autres ne s’y mettent pas, que c’est l’avenir de toute une Nation qui est en jeu. Ainsi, le gouvernement doit montrer le chemin et être le modèle à suivre dans le respect des droits et devoirs recommandés à tous les citoyens. Que les services s’activent de nouveaux ; l’on s’en réfère jadis aux travaux des agents des services d’hygiènes pour le cas de la salubrité.
L’on devrait associer de plus en plus les CVD, les CDQ, les Chefs traditionnels, intensifier les sensibilisations, activer les services de veille et tenir plus de rigueur dans les sanctions quant à ceux qui violent le code de la route et perpètrent la destruction des édifices publics.
La responsabilité et le bon sens étant personnel, le Citoyen togolais devraient changer de « mentalités », s’engager à la construction de la Cité commune.
José-Èric