« Tout le monde ou presque une bonne tranche de la population a porté des « roba-fokpa », lance Kokou, commerçant de 33 ans, assise au coin d’une rue dans l’immense marché du quartier de Hedzranawoe, où sont accolées des centaines d’étals surchargés de marchandises et objets divers.
« Tous les enfants portent (les) roba-fokpa, même les bébés », ajoute-t-il. « Ils s’en vont jouer au ballon avec ça, ils s’en vont à l’école avec ça », explique cette mère de quatre enfants qui en portent « tous » depuis qu’ils savent marcher. Et « ils aiment bien », insiste-t-elle. « On portait ça déjà tout petits », confirme Rabiou , déambulant entre les stands, même s’il les trouve « inconfortables » aujourd’hui.
« Les lêkê, ça facilite tout », elles « sont légères » assure Seydou Sow, qui les utilise sur son lieu de travail, un magasin dans lequel il transporte des charges lourdes.
Leur prix est le premier facteur de succès: elles coûtent en moyenne 1.000 francs CFA, soit 1,50 euro. les plus chères que vend Ben coûtent 2.000 francs (3 euros). Les modèles sont variés: chaussures unies, transparentes, à motifs, et différentes couleurs. Et toutes les classes sociales en portent.
« Quand tu es pauvre, on se dit que tu n’as que ça », mais « quand tu es riche, ça te fait passer pour un mec cool, humble », explique Emmanuelle Lawson.
« Les roba-fokpa, ça facilite tout », elles « sont légères » assure Aklesso, qui les utilise sur son lieu de travail, un magasin dans lequel il transporte des charges lourdes.
A quelques mètres de Rabiou, Ousmane Kaba en vend et porte une paire blanche « chaque jour ». « Je me sens à l’aise dedans », dit-il, et « ça se vend bien », surtout aux jeunes « de 18 à 35 ans » comme lui, « et pendant la saison pluvieuse ».
De mai à septembre, de violents orages font parfois tomber des pluies torrentielles, rendant certaines rues impraticables.
Les « roba-fokpa » – chaussures de conception française nées après la Seconde Guerre mondiale dont une partie est fabriquée au Ghana et l’autre importée – sont vendues sur les marchés togolais depuis 30 ou 40 ans. Aujourd’hui les « roba-fokpa » a réussi à s’imposer dans nos habitudes vestimentaires aussi bien chez les jeunes que chez les personnes âgées.
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