De Vilévo DEVO
Il faut avoir bon espoir que le coup de filet du juge belge anti-corruption Michel Claise au Parlement européen, dont des responsables ont été arrosés de billets de banque par le Qatar, soit incidemment de nature à freiner le véritable fléau que constitue la corruption des Chefs d’État africains.
Ces derniers n’ont pas conscience que ce phénomène détruit littéralement le produit intérieur brut (PIB) au sud du Sahara et toute chance de progrès social, au contraire de l’Europe, du Japon ou de la Corée du Sud en particulier et en général, des pays développés où la corruption est une goutte d’eau dans une mare de bien-être.
Les Chefs d’État africains au sud du Sahara n’ont en outre pas conscience que dans les pays développés, aux produits intérieurs bruts gargantuesques, c’est une tolérance zéro pour les corruptions de Président de la république, de Premier ministre ou de Ministres, voire zéro tolérance pour de simples présomptions de corruption et tout ce qui leur ressemble pour tous ces hauts responsables.
Enfin, il serait temps que les Chefs d’État africains au sud du Sahara se soucient un peu de leur réputation et du tort qu’une réputation souillée fait à toute une nation et un peuple, fassent preuve de transparence dans leur patrimoine et s’interdisent d’argent sale etc. comme leurs homologues des pays développés, à peine de se voir déchoir.
Ce qui va suivre n’est pas suffisamment vulgarisé dans les pays africains et au niveau approprié : un corrompu est un délinquant au sens de la loi, de l’éthique et du vivre ensemble. Mutatis mutandis, un Chef d’État corrompu ne pèse pas moins qu’un délinquant, un escroc et in fine, un hors-la-loi à la différence qu’il bénéficie d’une immunité imméritée.
Un Chef de l’État au-dessus de tout soupçon n’est certes pas la seule condition, mais c’en est une sine qua non pour tout pays pour se développer. En clair, un Chef d’État corrompu ou soupçonné de corruption fait de son pays un État voyou, de gouvernance autoritaire comme en milieux mafieux, dont il ne faut rien attendre de pertinent en matière de partage de bien-être.
Un Chef de l’État corrompu ou soupçonné de corruption est forcément autoritaire et despote mal éclairé puisqu’il faut qu’il couvre ses arrières.
Les pays latino-américains, déjà confrontés au cataclysme mortifère du narcotrafic, s’attaquent de plus en plus à celui de la corruption des Chefs d’État avec le Pérou en bel et encourageant exemple.
Dans ce pays en effet, le Chef de l’État Pedro Castillo, élu seulement en juillet 2021, vient d’être destitué et arrêté pour corruption présumé sans que ceci constitue une première. Avant lui, Alberto Fujimori, un de ses prédécesseurs durant la décennie 1990, connu le même sort après avoir tenté en vain de profiter de sa seconde nationalité japonaise pour prendre la fuite et se soustraire à la justice ; il fut extradé du Japon au Pérou, condamné à 25 ans de taule pour crime contre l’humanité pour irrespect des droits de l’homme et à huit (8) ans de prison pour corruption ; il a été gracié en 2017, pas amnistié.
La lutte contre la corruption en Afrique au sud du Sahara doit viser prioritairement sinon exclusivement les Chefs d’État dont les forfaitures doivent être dénoncées sans relâche ; sinon, que du temps perdu pour les anti-corruption qui se consacrent à ce noble combat et cette salutaire œuvre pour le développement du Continent africain !
Ce n’est sans doute pas un hasard que dans les rares pays en Afrique au sud du Sahara affichant, non pas en dents de scie mais en continu, des taux élogieux de croissance économique et de partage des fruits de la croissance, il n’est guère recensé de Chef d’État corrompu ou soupçonné de corruption ou au train de vie sans rapport avec de quelconques indemnités de fonction.
Ces rares pays en progrès social, à valeur d’exemples, sont vite listés même si quelques autres frappent à la porte de la bonne gouvernance : Maurice, Seychelles, Botswana, Cap-Vert, Rwanda et bien plus récent, Bénin du richissime Président Patrice Talon, chantre de la lutte contre la corruption chez lui, en faveur de qui plaident nombre d’indicateurs de développement en amélioration.
En Afrique au sud du Sahara, ce sont les Chefs d’État les promoteurs de ce fléau, qu’est la corruption, dont l’opinion publique n’a pas pleinement conscience des pertes en points de croissance économique qu’il engendre et qu’au final, dame corruption représente une véritable catastrophe pour le progrès social et une prime macabre à la dictature.
Bonne et heureuse année 2023 à tous les téméraires qui traquent les corrompus qui, mal nous gouvernant en Afrique au sud du Sahara, repoussent aux calendes grecques l’avènement et le partage du bien-être.
Vilévo DEVO, le 17 décembre 2022.