France : le très controversé Kemi Séba relâché sans poursuite à ce stade

Kemi Séba relâché sans poursuite à ce stade après avoir été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la DGSI. Le panafricaniste d’origine béninoise, leader de l’ONG Urgences Panafricanistes en visite en France avec un passeport diplomatique nigérien, interpellé à Paris pour des soupçons d’ingérence étrangère et placé en garde à vue pendant 2 jours, a été relâché sans poursuite à ce stade mercredi 16 octobre 2024, a indiqué jeudi le parquet de Paris. L’enquête préliminaire visant Kemi Séba se poursuit.

À l’état civil Stellio Gilles Robert CAPO CHI CHI, Kémi Séba connu pour ses critiques acerbes contre la politique française en Afrique, était en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après avoir été interpellé dans le 15ème arrondissement de Paris lundi 14 octobre pendant qu’il déjeunait dans un restaurant en compagnie de son collaborateur, Cyrille Kamden, à en croire son avocat, Maître Juan Branco. « Les investigations sur l’infraction d’ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire », précise le ministère public.

Kemi Séba était soupçonné « d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère ».

Face à la presse mercredi, son avocat Juan Branco avait dénoncé une arrestation politiquement motivée. Son client est poursuivi en raison de sa lutte pour l’émancipation des peuples africains. Il faut rappeler que Kemi Seba était en France pour rencontrer des opposants politiques béninois et visiter un proche souffrant.

Selon son avocat, Juan Branco, qui a vivement dénoncé cette garde à vue, Kemi Seba était interrogé dans le cadre d’une enquête ouverte pour « intelligences avec une puissance étrangère […] en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France » – une infraction criminelle passible de 30 ans d’emprisonnement, a précisé l’avocat. Il était également interrogé sur des soupçons « d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère […] de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Une infraction passible de dix ans d’emprisonnement. Avec ces chefs d’ouverture d’enquête, sa garde à vue aurait pu durer jusqu’à 96 heures.

Hery Djehuty, coordinateur d’Urgences panafricanistes, avait également été placé en garde à vue. Lui aussi a été relâché sans poursuite à ce stade, selon le parquet.

Il est important de noter que Kémi Séba a déjà été condamné pour des actes liés à l’incitation à la haine raciale et a vu sa nationalité française retirée. Cette arrestation survient dans un contexte où Kémi Séba est une figure controversée, souvent critiquée pour ses positions radicales et ses discours anti-coloniaux. Il a récemment annoncé son intention de promouvoir un nouveau livre en France, ce qui pourrait avoir contribué à son retour sur le sol français.