Depuis sa nomination au poste de premier ministre le 05 septembre 2024, Michel Barnier a du mal à composer son gouvernement et la tâche s’annonce difficile. Lundi, le président français, Emmanuel Macron a opposé une fin de non-recevoir à un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP) parce que selon les analyses politiques, Macron semble peser sur les postes régaliens relevant dans l’usage de son domaine réservé.
L’Assemblée nationale issue des législatives de début juillet est fracturée en trois grands blocs : l’alliance des gauches du Nouveau Front populaire (NFP, 193 députés), les macronistes (centre, 166 députés) et l’extrême droite du Rassemblement national (RN, 142 députés). Pour une introuvable majorité de 289 sièges.
Après un délai inédit de 51 jours pour la nomination du Premier ministre en France, et même si la constitution de la Ve République prévoit que le nouveau Premier ministre dispose cependant du temps qu’il veut pour faire son choix. Pendant que le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal continue de gérer les affaires courantes et que le pays se doit de présenter un budget au 1er octobre, le temps de formation d’un nouveau gouvernement Barnier va-t-il battre, lui aussi, un nouveau record ?
Michel Barnier a poursuivi, lundi 16 septembre, ses consultations « en vue de la formation rapide d’un gouvernement » notamment en recevant la présidente de l’Assemblée nationale et celui du Sénat ainsi que les représentants de plusieurs formations politiques, notamment du camp présidentiel. Barnier doit tenir compte de la volonté de changement manifestée dans les unes par les Français en formant une équipe qui ne recyclera pas trop de ministres sortants.
Trois hypothèses sont sur la table. Tour d’horizon des (im)possibles, entre un gouvernement de gauche récusé par l’Élysée, un gouvernement allant de la droite aux sociaux-démocrates auquel ni la droite ni les socialistes ne veulent participer, et un gouvernement « technique » qui ne survivrait que grâce à l’hypothétique bienveillance de l’extrême droite.
Exit l’hypothèse NFP. Après plus de 15 jours de douloureuses tractations, les partis du NFP (gauche radicale, socialistes, communistes et écologistes) s’étaient accordés le 23 juillet pour porter à Matignon la haute fonctionnaire Lucie Castets.
Depuis, cette femme de 37 ans inconnue du grand public n’a pas tenté d’élargir son assise, que ce soit vers le centre ou l’aile gauche de la macronie.
Par ailleurs, le NFP a échoué à faire élire son candidat à la présidence de l’Assemblée, battu par la macroniste sortante Yaël Braun-Pivet.
Du centre à l’extrême droite en passant par la droite, tous les autres partis ont indiqué qu’ils censureraient un gouvernement du NFP, dont ils jugent le programme, très à gauche, « dangereux ».
Raison évoquée par le président Emmanuel Macron pour tirer lundi le rideau sur l’hypothèse Castets, malgré les protestations des leaders de la gauche.
La fiction d’une large coalition
Depuis les législatives, le camp présidentiel plaide pour un gouvernement de coalition à l’allemande qui irait de la droite aux sociaux-démocrates, et qui aurait ainsi un potentiel de 301 députés.
Mais à droite comme à gauche, nul ne veut être associé de trop près à une macronie défaite par trois fois dans les urnes et très impopulaire dans la rue.
La droite républicaine propose une forme de soutien sans participation à un gouvernement. Mais il refuse de « s’engager à un vote du budget ni à un soutien ou une participation au gouvernement », a constaté lundi le chef de l’État.
À gauche, le soutien à un tel gouvernement reste très minoritaire, même si certains responsables socialistes veulent reprendre les discussions avec les macronistes.
Mercredi, l’ex-président socialiste élu député François Hollande a indiqué ne pas croire à l’alliance avec le centre, « inévitablement vouée à une impasse ». Mais cela « ne doit pas empêcher les socialistes de soutenir tout ce qui peut faire avancer le pays ».
Un gouvernement technique à la merci du RN. Dernière option : un gouvernement sans majorité à l’Assemblée, mais qui compterait sur la bienveillance de l’extrême droite, de la droite traditionnelle, voire d’une partie de la gauche.
Un député macroniste juge ainsi « très crédible » un premier ministre « qui a une expérience du Parlement, […] de centre droit ou de centre gauche et à qui l’Assemblée laisserait sa chance ». Il vivrait avec l’« épée de Damoclès » d’une censure du RN, mais « sinon on ne fait rien », défend-il, en regardant aussi vers le centre gauche.
« Est-ce que tous les députés du centre gauche censurent par définition un gouvernement qui peut s’engager à reprendre certaines de leurs idées ? » demande-t-il.
Des responsables politiques contestent la position d’arbitre ainsi dévolue au RN, battu au second tour des législatives en raison du front républicain dressé par la gauche et les macronistes, mais disposant du groupe le plus nombreux.
« Le bloc macroniste instrumentalise à tour de rôle les uns les autres, quand ça les arrange », affirme le député du RN Thomas Ménagé. « Tout le monde a l’impression de se faire voler l’élection. Le sentiment d’écoeurement des Français est très important », dit-il à l’Agence France-Presse.
Le premier ministre Michel Barnier, après plusieurs jours à tenter de composer un gouvernement et après avoir reçu un premier refus du chef de l’État, et ce jeudi qui marque la « dernière journée » de consultations pour la composition du prochain gouvernement, la certitude est que les prochaines heures pourraient être décisives.
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