L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, le « sphinx de Daoukro » est mort à l’âge de 89 ans dans un hôpital privé à Abidjan (Côte d’Ivoire) , mardi 1er août 2023 à annoncé un membre de la communication de son parti.
Admis en réanimation à la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM) de Cocody , le leader du vieux parti ivoirien, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain) a rendu l’âme à l’âge de 89 ans . Bédié fut chef d’Etat ivoirien de 1993 à 1999, date du premier coup d’état en Côte d’Ivoire.
« Il est décédé à la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM) », a déclaré cette source dans la soirée. Président de 1993 à 1999, il a été nommé ambassadeur à 26 ans, ministre de l’Économie à 32 ans, et a dirigé le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), parti du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny. Il reste connu notamment pour son concept nationaliste voire xénophobe, « l’ivoirité ».
Une figure politique marquante et emblématique de la Côte d’Ivoire, Konan-Bédié a laissé une empreinte indélébile sur la politique de son pays et du continent africain en général.
Né le 5 mai 1934 à Dadiékro, dans le centre de la Côte d’Ivoire, Konan-Bédié était un politicien de carrière, ayant occupé plusieurs postes clés avant d’accéder à la présidence. Il était aussi un membre de l’ethnie Baoulé, l’une des plus grandes de Côte d’Ivoire, ce qui a grandement influencé sa carrière politique.
Après avoir étudié à l’Institut d’Études Politiques de Paris et à l’École Nationale de la France d’Outre-Mer, il est rentré en Côte d’Ivoire en 1960, juste à temps pour voir son pays accéder à l’indépendance. Il a rapidement gravi les échelons du pouvoir, devenant ministre de l’économie et des finances en 1966, puis président de l’Assemblée nationale en 1980.
En 1993, à la suite du décès de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire, Konan-Bédié lui a succédé, devenant le deuxième président du pays. Il a occupé ce poste jusqu’en 1999, lorsque son gouvernement a été renversé par un coup d’État militaire.
Malgré cet événement, Konan-Bédié est resté une figure politique importante dans son pays. En 2005, il a tenté sans succès de se présenter à la présidence. Cependant, il est revenu en force en 2010 en se plaçant en troisième position lors de l’élection présidentielle.
Son héritage politique est marqué par sa doctrine du « Ivoirité », qui a accentué les tensions ethniques en Côte d’Ivoire. Bien que cette doctrine ait été controversée, Konan-Bédié a toujours maintenu qu’elle était nécessaire pour préserver l’identité nationale ivoirienne.
Au-delà de la politique, Konan-Bédié était connu pour sa philanthropie et son engagement envers la culture ivoirienne. Il a laissé un héritage durable en tant que défenseur de l’éducation et de l’alphabétisation, et a fait preuve d’un engagement inébranlable envers les arts et la culture de son pays.
Togonyigba rend hommage à un homme qui, malgré les controverses et les défis, a consacré sa vie à la fonction publique en Côte d’Ivoire. Sa mort marque la fin d’une époque, mais son héritage continuera à influencer la politique et la culture ivoiriennes pour les générations à venir.