[Chronique] LA JETTOMANIE: CETTE HABITUDE QUI AMPLIFIE L’INSALUBRITÉ DANS L’ENVIRONNEMENT

C’est curieux. La langue française ou le dictionnaire regorge de tellement de mots inconnus, inimaginables et surprenants. C’est le cas du mot JETTOMANIE dont vous n’avez absolument pas idée du sens. Deviner ce qu’il veut dire n’est pas non plus gagné sauf pour ceux qui ont de l’esprit et qui à première vue et après un découpage mental rapide du dit mot, pourraient prétendre comprendre ce qu’il signifie, encore que rien n’est sûr.

En maintenant un peu de mystère autour de « Jettomanie », sans tout livrer tout de suite, nous devrions d’entrée de jeu apprendre qu’il s’agit d’une attitude qui ne reflète ni l’hygiène ni la propreté des gens mais qu’elle fait partie des habitudes désinvoltes, nonchalantes et irreflechies des citoyens béninois en particulier et du monde en général.

C’est lorsqu’en circulation ou dans des endroits différents, une personne qui en son for intérieur, a conscience de ce qu’il penche vers le mal, lance des regards rapides à gauche, à droite, devant, derrière puis jette des ordures n’importe où. C’est aussi quand la main des gens sans trembler, balancent des déchets ça et là, sans respect ni considération aucune pour la nature, l’environnement, les infrastructures routières, les Hommes, etc…

Dérivé de « jeter » avec le suffixe « manie », la « JETTOMANIE » est le fait de jeter les ordures hors des endroits prévus à cet effet. D’aucuns ramènent la JETTOMANIE strictement à la tendance impulsive à jeter ses déchets par la fenêtre de sa voiture. Tiens donc! J’en connais qui se retrouvent dans ce schéma (sourire). Dieu sait que de nombreux jettomanes circulent et se baladent sur nos voies et dans nos villes (Je dis ça, je ne dis rien).

Quoiqu’il en soit et quelque soit la signification attribuée à la JETTOMANIE, aucun doute ne subsiste quant au fait qu’il est question de pollution environnementale et d’insalubrité. Il faut reconnaître que les mauvaises habitudes ont la peau dure et que pour certains, jetter des ordures en vrac semble plus facile que d’aller vers les poubelles fabriquées pour cette finalité. Ce n’est pas le ministre béninois du cadre de vie et du développement durable José TONATO qui encouragera cette manière de gérer les ordures.

Qu’on le veuille ou non, la propreté ou le fait d’être propre commence par une bonne éducation à la maison, se précise à l’école, s’élargit au comportement citoyen en ville et enfin à la capacité de chacun à pouvoir faire régner le clean, beau et le brillant autour de lui.

En plus des quelques politiques d’assainissement de nos villes, des actions de certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des populations volontaires de nettoyer et de garder sain leur millieu de vie, la multiplication de poubelles dans le pays et les campagnes de sensibilisation axées sur le maintien de l’hygiène dans notre cadre de vie pour une bonne santé, participeraient à l’éducation civique et à un bel aspect de notre nation.

L’ancien ministre français de la transition écologique et de la cohésion des territoires de France, Nicolas HULOT a affirmé ceci: « l’écologie est aussi et surtout un problème culturel, le respect de l’environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux. Étant donné qu’en concentrant la nuance sur l’attitude ou les comportements de l’homme, il touche le problème en plein cœur, il serait opportun que ce dernier (l’Homme) refoule bien loin ses ardeurs de « Jettomane ».

Crédit image: Fondation VINCI Autoroutes.

Anita MARCOS.