Bien que cette tradition ne fasse pas partie intégrante de la culture togolaise et africaine, il n’est pas rare de constater que les dits « œufs de Pâques », les « Lapins ou lièvres de Pâques », les cloches et le chocolat ont une certaine importance pour quelques-uns. Dans cette logique, ils sont obligatoirement associés aux surprises ou cadeaux et repas en l’honneur des festivités pascales en famille! Effets de suivisme ou de fun? Parce qu’en réalité cette vieille tradition prend ses racines et tout son sens dans d’autres contrées du monde.
Sur les étalages et dans les rayons des grandes surfaces ces délices de Pâques joliment colorés et décorés sont positionnés de sorte à mettre d’office dans l’ambiance pascale. La stratégie de marketing aidant, le moment est tout aussi idéal pour permettre aux acheteurs de se rincer les yeux, de saliver, de sauter le pas c’est-à-dire de s’approvisionner en douceurs pour ajouter du peps à la célébration de la résurrection de Jésus-Christ et enfin de se lécher les babines! On se demande d’ailleurs quels liens unissent les oeufs de Pâques à la fête de Pâques, plus précisément à la résurrection du fils de Dieu?!
Y répondre « Aucun » pourrait être sensé s’ils n’étaient pas effectivement étroitement liés par un concours de circonstances historiques, religieuses et traditionnelles: À la base en effet, l’œuf symbolise la fécondité, le renouveau et la création. Il se raconte qu’ensuite la tradition a été reprise par l’église chrétienne pour célébrer justement la résurrection du Christ le Dimanche de Pâques.
À savoir également que, depuis l’antiquité, les perses, les romains et les égyptiens s’offraient mutuellement des œufs décorés en guise de porte-bonheur et de renouveau à l’arrivée du printemps (Très beau temps). Ensuite aux alentours du 09 ème siècle, l’église Catholique pour des raisons de privation a interdit la consommation d’œufs pendant le temps de carême. Il fallait s’y résoudre sauf que pendant les 40 jours de carême, les poules n’arrêtaient pas pour autant de pondre des œufs, encore et encore!
Avec autant d’œufs sur les bras, il restait donc à ne pas tomber dans le sillage du gaspillage. L’idée de partager ces œufs avec leurs semblables a donc fusé de cette préoccupation puis au fil des années et à la faveur de l’évolution des techniques de transformation du chocolat et des nouveaux moules, les œufs de Pâques et autres ont subi des modifications pratiques et gourmandes, quittant la simple peinture et la décoration de l’œuf cuit dur pour aller par exemple avec le chocolat à la fabrication, l’enrobement et au remplissage de ces formes en œufs, poules, cloches et lapins.
Quelque soit le chemin parcouru par la tradition des œufs de Pâques, il faut notifier que le symbole du lapin blanc (qui cache les œufs de Pâques) est propre à l’Allemagne (Osterhase), a conquis les États-Unis et se traduit par le traditionnel « Easter bunny ». « Happy easter » souhaitent d’ailleurs les américains à Pâques…Le quart nord-est de la France, la Suisse, la Grande-Bretagne et d’autres pays ont suivi le mouvement et la Belgique et la France pour ne citer que ces deux pays sont restés sur les œufs de Pâques.
Quant au chocolat, aussi tendre, fondant, moelleux, noir et blanc qu’il soit, à la faveur de la fête de Pâques, il est devenu aussi incontournable que la légendaire bûche de Noël. Et puisque les enfants lors de la fameuse chasse aux œufs, trouvent des œufs, des lapins ou cloches préparés avec du chocolat, ne s’en plaignent pas mais s’en délectent, il est de bon ton d’affirmer que la tradition des œufs de Pâques a encore de beaux jours devant elle (Sourire).
Anita MARCOS.