Sur l’enseigne des pharmacies, figure ce symbole remarquable qui peut servir de point cardinal, de repère ou de signal et qui ne passe absolument pas inaperçu. Pourquoi? Parce que la croix, la couleur verte, le bâton et le serpent…Oui! À cet instant exact, on est en droit de se demander ce que vient chercher un serpent en pharmacie ou encore le lien qui existe entre lui, la pharmacie et son logo! C’est une longue histoire aux origines lointaines.
Depuis la Grèce antique le serpent n’est pas un animal anodin. Dans leur culture, il était en effet relié aux vertus médicinales, à la vie et la régénération de la vie. À telle enseigne que Asklépios, aussi connu sous le nom d’Esculape et Dieu de la médecine dans la mythologie grecque a pour emblème un bâton enroulé d’une couleuvre et que sa fille, Hygie, déesse puissante de la santé, de l’HYGIEne et de la propreté, avait pris pour habitude de donner à boire à ce serpent (couleuvre) de son père, à l’intérieur du temple d’Epidaure.
Partant de là, interpréter ce symbole des pharmacies revient à dire que selon qu’il s’agisse d’enseignes lumineuses, d’affiches, de signalétiques ou de panneaux, le logo des pharmaciens présente la coupe d’Hygie (considérée comme le symbole international de la pharmacie), vraisemblablement remplie d’un médicament et autour de laquelle s’enroule le serpent dit de la sagesse. Positioné tel que décrit, il se redresse puis penche sa tête sur le bord de la coupe d’Hygie.
Ce serpent d’Esculape qui symbolise la guérison ainsi que la coupe d’Hygie figurent tous deux sur la croix grecque de Galien (médecin grec, patron de la pharmacie), le tout sur un carré vert aux rebords arrondis; La couleur verte rappelant justement les ressources végétales ou les plantes utilisées par les pharmaciens pour la préparation de médicaments et de remèdes.
Le bâton d’Esculape bien que n’apparaissant pas clairement sur le caducée des pharmaciens, est quand même visible à travers l’axe vertical et constitue un lien avec le Dieu de la médecine, mais aussi avec l’arbre de la vie. Sur l’image phare qui représente Asklépios, il ne se sépare pas de son bâton autour duquel est enroulé son cher et fidèle serpent.
Tous liens établis et toutes nuances faites entre la coupe, la croix, le bâton, la couleur verte, le serpent et leur position, la place de chaque composante ainsi que la pertinence d’associer le dit sceau à la pharmacie, prouvent bien qu’il n’est en rien question d’une histoire sortie de nulle part ou d’un montage grotesque destiné à distraire, mais d’une institution à la base et aux fondements sensés, logiques et solides.
D’où le respect et la considération qu’il incombe de témoigner aux professionnels de la santé et plus particulièrement de la pharmacie, lesquels à l’instar de Hygie la déesse grecque de la santé, sont chargés de veiller sur la bonne santé des êtres vivants.
Faut-il le rappeler, la pharmacie est une science des remèdes et des médicaments, l’art de les préparer et de les contrôler. Le pharmacien quant à lui est un professionnel de la santé, spécialiste du médicament, dont le rôle consiste à assurer la conformité de la prise en charge pharmaceutique et l’éducation thérapeutique du patient.
En restant sur la question de la bonne santé communautaire, ce n’est point un hasard que dans le texte original du serment d’Hippocrate, Apollon et surtout Asklépios, Hygie et Panacée, l’autre fille du Dieu de la médecine dans la mythologie grecque soient invoqués. Ils étaient censés détenir la science de la santé et c’est on va dire normal qu’ils soient associés ou « nommés » à la cérémonie qui voit ces agents de la santé prendre des engagements solennels vis-à-vis des patients et des malades qui placeront toute leur confiance et leur espoir en eux.
Vous ne le verrez plus jamais de la même façon: Le logo de la pharmacie, loin d’inspirer de la crainte ou des questionnements à cause du serpent qui y habite, devrait plutôt susciter et animer le sentiment de confiance des patients, car il représente le symbole du savoir-faire des officines pharmaceutiques et donc des pharmacies; À savoir également que le serpent en question est une couleuvre, une espèce généralement non venimeuse et inoffensive pour l’Homme. Ouf (sourire)!
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Anita MARCOS.