[Chronique] ACCOUCHEMENT PAR VOIE BASSE ET ACCOUCHEMENT PAR CÉSARIENNE: DU RISQUE À LA DOULEUR ET DE LA DOULEUR AU RISQUE.

Par Anita MARCOS.

« Dieu soit loué! De quelle façon elle a accouché »?, « Oh quelle bonne nouvelle! Elle a accouché par voie basse ou par césarienne? ». C’est souvent la question qui dépasse l’état de joie et les sentiments d’émotions éprouvés par une personne qui vient pourtant d’apprendre que son amie, sa sœur, a enfanté. Au Togo en tout cas, cette préoccupation importe assez.

En effet, à l’époque de nos grand-mères, l’accouchement par voie basse était l’idéal. Comme une règle sacro-sainte, il ne fallait pas que la femme s’y dérobe. Elle devait en plus d’accoucher par voie basse, se garder de crier et autant que c’est faisable, supporter la douleur en silence. C’est comme inscrit en lettres d’or dans une partie de la culture béninoise.

Quelque soit le pays ou la culture, accoucher par voie basse est défini comme étant « La naissance du Bébé par les voies naturelles (Voie vaginale) ». Avec l’évolution du temps, de nouveaux termes tels que « Accouchement naturel », « Accouchement normal » et « Accouchement physiologique » désignent parfaitement cette étape de la vie de la femme et du nouveau né. Et faut-il le rappeler? l’accouchement par voie basse, c’est le vœu et l’issue préférée des mamans togolaises pour leurs proches.

Traditionnellement parlant, elles aiment insister pour dire qu’une femme qui subit et connaît les douleurs du travail et de l’enfantement, vivra à son tour les difficultés afférentes à l’accouchement et n’en reconnaîtra que plus la valeur de sa mère et de l’enfant auquel elle aura donné naissance.

Au delà de toutes ces considérations, la science elle, se fait concise. Elle privilégie l’essentiel en préconisant et en programmant l’accouchement par césarienne entre autres, dans les cas d’une grossesse multiple, du fait d’une maladie durant la grossesse, dès que la position du fœtus pose problème…Ailleurs, c’est une nouvelle plutôt bien accueillie par la femme qui se prépare à mettre une vie au monde ainsi que pour sa famille. Au Togo par contre, par endroits, ce genre d’annonce peut encore être synonyme du « Ciel qui tombe sur la tête ». Pour certaines femmes en effet, la décision par l’obstetricien de les faire accoucher par césarienne est une mauvaise nouvelle et parfois même un drame. Devrait-il en être ainsi?

Si la tradition, les convictions culturelles, la peur du qu’en sera t-il, l’appréhension du déroulement de l’opération, la crainte d’y laisser la vie, de perdre le bébé et le manque de moyens financiers expliquent cette réticence, la science quant à elle y voit beaucoup plus une alternative pratique et positive puisque la césarienne est « Une intervention chirurgicale visant à extraire un enfant de l’utérus maternel par incision de la paroi abdominale et utérine ».

En réalité chaque accouchement est risqué du moment que des vies entrent en ligne de compte. Autant par voie naturelle que par césarienne, l’enfantement dans les deux cas a son lot de douleurs et de risques. Alors que certaines mamans et grand-mères soutiennent mordicus que accoucher naturellement est plus douloureux, réel et donc significatif, il convient aussi de mettre dans la balance le fait selon lequel l’accouchement par césarienne est un geste fréquent en obstétrique bien codifié et sûr, mais reste une intervention chirurgicale qui pendant comme après, peut également infliger souffrances et cicatrisation difficile à la femme qui y a eu droit.

Que l’accouchement se fasse par voie basse ou par césarienne, le souhait de l’entourage c’est évidemment le bon déroulement de ce passage délicat de la vie d’une femme, tant qu’à la fin, la mère et l’enfant sont « Sain et saufs » et se portent à merveille, tant que « Tout va bien dans le meilleur des mondes ».

Depuis la nuit des temps, l’accouchement par voie basse puisqu’étant naturel et spontané est plus connu et intégré aux habitudes et à le culture africaine. Si il faut mettre à l’actif de Max SANGER l’invention de la suture utérine en 1882, il faut relever que l’accouchement par césarienne est également pratiqué depuis des millénaires. Alors, sans vouloir affirmer que l’un des procédés est plus difficile ou plus compliqué que l’autre, retenir qu’il s’agit de donner la vie permet de reconnaître l’angle « Risqué » de ces deux différents accouchements.

À tous points de vue, c’est un sujet sensible. Des femmes ont en effet perdu la vie en voulant donner la vie par voie basse et par césarienne, pour diverses complications ou raisons que nous ne maitrisons pas et que nous ne saurons expliquer ni commenter (Paix à leurs âmes). De nos jours, le défi pour la médecine serait de pouvoir dans les cas d’accouchement naturel et par césarienne, assister efficacement ces femmes en évitant au maximum qu’elles perdent la vie. Il faut croire que dans ce sens heureusement, des recherches se poursuivent et des avancées scientifiques sont en cours.

La destinée…Une composante à ne point omettre, en tous cas pas pour les croyants, qui pensent que l’aboutissement heureux ou malheureux de tout et plus particulièrement d’un accouchement dépend de la volonté de Dieu, lui le maître de la vie. C’est une réalité qui dépasse l’humain « Impuissant » qui ne peut que s’y résoudre….Que le tout-puissant prenne en grâce toutes les femmes enceintes qui s’apprêtent à donner la vie. Amen!

PS: Crédit photo: Galerie de coloriages-Coloritou.

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