Les fumeurs de chicha seraient passibles d’un maximum de 10 jours de prison et d’une amende de 0,45 $ à 15 $ L’agence malienne de lutte contre la drogue a procédé à des dizaines d’arrestations à Bamako
Les autorités maliennes ont entamé une campagne de répression contre la consommation de chicha après avoir accordé un délai de grâce aux bars à chicha pour s’adapter à une interdiction.
L’agence anti-drogue du pays affirme avoir procédé à des dizaines d’arrestations dans la capitale Bamako et saisi des conduites d’eau après l’expiration du moratoire de six mois.
Les bars où de petits groupes de fumeurs – principalement des jeunes hommes – se réunissent pour discuter et fumer des narguilés ont fleuri à Bamako ces dernières années.
Mais leurs jours sont devenus comptés lorsque le gouvernement dominé par la junte a annoncé le 15 août une interdiction surprise.
Il a averti que les fumeurs de chicha seraient passibles d’une peine de prison de un à 10 jours et d’une amende de 300 à 10 000 francs CFA (0,45 $ à 15 $).
L’Office central des stupéfiants (OCS) dans une publication sur Facebook a déclaré qu’il y avait eu des raids « vigoureux » par ses agents à Bamako mardi soir, aboutissant à « environ 50 personnes en prison et une grande quantité de matériel saisi ».
Il a publié des photos de jeunes hommes et femmes emmenés à l’arrière de camionnettes et une photo d’un tas de conduites d’eau.
« Le délai de grâce accordé par les autorités aux importateurs, distributeurs, vendeurs et consommateurs de chicha au Mali est terminé », a indiqué l’OCS.
L’interdiction a divisé l’opinion au Mali.
Le pays est majoritairement musulman et les interprétations de l’islam sont généralement défavorables à la cigarette et à la chicha.
Mais c’est aussi une nation laïque qui tolère l’alcool, même si la consommation est limitée à certains lieux publics et que la plupart des commerces et restaurants n’en servent pas.
Les shishas, ou narguilés, brûlent généralement du tabac aromatisé aux fruits pour donner un goût sucré. La fumée est inhalée à travers un long tube en caoutchouc, passant dans l’eau pour la refroidir. « Shisha » est aussi le terme parfois utilisé pour le produit du tabac.
Un groupe de travail de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde en 2017 contre le danger de fumer la chicha.
Cette pratique est jusqu’à 10 fois plus nocive que la cigarette mais n’est pas ciblée par les mêmes campagnes de sensibilisation que pour le tabac, précise-t-il.
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